Etes-vous un investisseur Pragmatique ou dogmatique ?
Dans le merveilleux monde de l’investissement, et que ce soit dans l’immobilier ou en bourse, en échangeant avec les uns et les autres que ce soit dans la vraie vie, les forums ou les réseaux sociaux on se rend rapidement compte que l’investisseur appartient à l’une des deux catégories : pragmatique ou dogmatique.
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Etes-vous un investisseur pragmatique ou dogmatique ?
Tout d’abord, et avant de rentrer dans le détail de ce que j’apelle un investisseur pragmatique ou dogmatique, je dois avouer que la majorité des investisseurs que j’ai pu rencontrer font partie de la deuxième catégorie.
Le pragmatisme est en soi une vertue et vous n’entendrez jamais un investisseur ou trader professionnel vous dire qu’il ne l’est pas : tout le monde pense qu’il est un minimum pragmatique bien que la réalité soit parfois différente.
L’investisseur pragmatique : le scientifique
Un investisseur pragmatique est quelqu’un qui a dira-t-on une approche scientifique de l’investissement : il n’est pas là pour avoir des croyances, des avis ou essayer de prédire l’avenir.
De même qu’un scientifique doit être rationnel au possible et analyser les données de son étude / expérience de façon froide et dépassionnée que la conclusion le confirme ou l’infirme dans ses convictions, l’investisseur pragmatique lui doit analyser le marché sans biais ni plan sur la comète.
Les bas et les hauts sont de + en + hauts = tendance haussière = je paye
En ces temps ou les marchés sont totalement bouleversés, voir dysfonctionnels à cause des injections des banques centrales, rumeurs venant de la maison blanche, tweets intempestifs et volontairement ciblés, il est difficile d’y voir clair.
L’investisseur pragmatique se doit donc de suivre la tendance : le rebond technique en cours est probablement artificiel, sans volumes et excessif ?
Peu importe, il est là et les graphiques ne mentent jamais, c’est notre interprétation et notre volonté d’y voir retranscrits nos convictions qui nous poussent à le croire.
Tel un scientifique prêt à mettre au placard 5, 10, ou 20 ans de recherche à la lumière d’un résultat expérimental statistiquement significatif et reproductible par ses pairs, l’investisseur pragmatique n’en fait pas une question d’ego mais simplement de recherche de vérité.
Bref, l’investisseur pragmatique se fiche de savoir si les valorisations sont trop fortes, si le S&P500, Nasdaq ou CAC40 sont trop hauts : trop hauts par rapport à quoi ?
Une époque ou le quantitative easing et les entreprises technologiques ne souffrant ni de confinement ni de pandémie n’existaient pas
Probablement, mais la donne est différente et l’investisseur pragmatique ne s’encombre pas de ces considérations : il suit la tendance de façon opportuniste, prend ce que le marché lui donne et n’a aucun état d’ame sur le fonctionnement de l’économie ou son état de santé.
Je comprends pas, j’ai suivi le GPS il m’a dit d’aller tout droit…
Cette façon de faire si elle fonctionne très bien la plupart du temps a cependant tendance à vous emmener droit dans le mur et de vous retrouver à acheter au sommet de la bulle, suivre la tendance sans jamais prendre de recul peut emmener droit dans le mur (ou le lac)
L’investisseur dogmatique : le romantique
L’investisseur dogmatique lui est trés différent de son alter égo pragmatique : il ne se contente pas de regarder ce que fait le marché, il entretient avec lui une relation passionnelle.
Comprendre le marché, savoir le lire et anticiper ses mouvements sur le moyen long terme est l’ambition de l’investiseur dogmatique qui a une relation beaucoup plus romantique et intriquée avec ses investissements.
L’investisseur dogmatique est parfaitement conscient qu’il voit le marché à travers son prisme personnel, aussi magnifiant que potentiellement déformant mais il s’en fiche : son ambition est de comprendre, sentir, vivre une expérience.
Cela lui donne l’impression d’avoir une longueur d’avance et qu’il peut timer le marché : rentrer au plus bas, sortir au plus haut, ce qui est malheureusement bien souvent une illusion mortelle pour l’investisseur.
Le personnage de Michael Burry décrit dans le film the big short est symptomatique de l’investisseur dogmatique : oui Michael Burry a eu raison au final de douter du marché de l’immobilier et de le shorter avant tout le monde.
Mais cela n’a été possible que grâce à une surface financière très importante qui lui a permis de tenir pendant des mois à contre tendance, et c’est en quelque sorte l’exception qui confirme la régle :
Le marché peut avoir plus longtemps que vous ne pourrez rester solvable
Faut-il être un investisseur pragmatique ou dogmatique ?
Il n’y a pas de « bonne » réponse selon moi, car cela dépend totalement de votre personnalité et de votre façon de raisonner.
Le pire pour moi étant ceux d’un camp qui se forcent à être dans le camp d’en face afin de corriger leurs défauts : une vision potentiellement biaisée d’un coté, un opportunisme et un court termisme ennuyeux de l’autre.
Il y a des investisseurs à succès dans les deux camps : certains utilisent leur pragmatisme pour réussir quelque soit le contexte, d’autre utilisent leurs convictions pour aller à contre courant au bon moment.
Etes-vous plutôt Gordon Gekko ou Michael Burry ?
Personnellement, j’ai beau avoir suivi un cursus scientifique et voir sans cesse les « défauts de mes qualités » je suis un investisseur dogmatique.
J’ai beau savoir que ma lecture est subjective, parfois contrarienne et impliquant souvent mes croyances personnelles, je n’arrive pas à faire autrement, tout simplement car je suis passionné par l’investissement.
Suivre le marché sans me poser plus de question que ça n’est pas fait pour moi, j’ai (à tort ou à raison) une lecture et un avis personnel sur le déroulement des choses et je préfère avoir tort (et ça m’arrive régulièrement) que d’agir sans conviction.
De part bien des aspects j’envie l’investisseur pragmatique, et j’essaye en permanence de corriger mes biais car que l’on soit pragmatique ou dogmatique, il est important de progresser et d’apprendre de façon continue.
Et vous, êtes-vous pragmatique ou dogmatique ?